dimanche 16 juin 2019


Arthur de Gobineau

                                                  "Quiconque pense philosophiquement
                                            classe, et porte sur les choses des jugements                                                        de valeur. Le domaine de la quantité au                                                         contraire  est celui de l'indifférence ou de 
                                                        l'équivalence de toute forme de l'être"
                                                              Louis Boisse, Vocabulaire technique et critique de la philosophie
 "La liberté d'expression vaut non 
seulement pour les "informations"
 ou "idées" accueillies avec faveur 
ou considérées comme inoffensives 
ou indifférentes, mais aussi pour celles 
qui heurtent, choquent ou inquiètent:
ainsi le veulent le pluralisme, la tolérance
et l'esprit d'ouverture sans lesquels,
il n'est pas de "société démocratique".
Jurisprudence (Cour Européenne
des Droits de l'Homme, 21 janvier
1999, n°29183/95, Fressoz et Roire
c. France)

                                                           "Je considère qu'il faudrait interdire
                                                                 la négation de l'existence des 
                                                                    races humaines comme un 
                                                                    "négationisme biologique".
                                                                                 Cecilia Dartois 
"Bal dans la maison d'en face.
Un tango alterne avec un shimmy.
J'ai envie de danser. Je ne peux pas
dormir. Ce jazz est énervant. Cette 
musique pour impuissants, pour
vieillards... Je me lève fermer la fenêtre"
Catherine Pozzi, Journal, 3 mai 1921

 

 "Un petit nombre de caractères raciaux morphologiques très sûrs, et techniquement faciles à observer, constituent seuls les critères sur la base desquels sont aujourd'hui construites les catégories raciales. La stature, la pigmentation des cheveux, de la peau et des yeux et la forme du crâne et du visage suffisent à répartir dans des catégories raciales les habitants de la terre. La capacité crânienne (en 1956) se calcule en mesurant le volume de grains de plombe (ou de grains de moutarde pour les crânes fragiles) contenus dans la crâne étudié. La capacité crânienne diffère non seulement entre l'homme et le signe, mais aussi selon les races fossiles (la mesure de la capacité crânienne est fort importante en paléontologie humaine où la cérébralisation progressive de l'homme est considérée comme manifestant une évolution hors de l'animalité) ou actuelles. Capacité crânienne moyenne et poids moyen de l'encéphale sont par exemple nettement plus faibles chez les Australiens (les aborigènes) que chez les Blancs. Cela est un fait intéressant puisqu'il existe une corrélation entre la capacité crânienne et le développement psychique, corrélation qui n'est pas vraie pour chaque individu (il existe des individus à intelligence supérieure et crâne peu volumineux et aussi des sujets à crâne important et intelligence réduite) mais qui est bien réelle lorsqu'on compare des groupes et des moyennes. L'augmentation de volume cérébral n'est mécaniquement réalisable que dans la mesure où le redressement de l'attitude et la réduction faciale libèrent l'arrière-crâne (chez l'australopithèque...) puis l'avant-crâne (chez l'homo sapiens). Le processus de régression faciale est par conséquent extrêmement important: bloqué en avant par la visière orbitaire, le cerveau du néanderthalien, égal (supérieur) à notre en volume, est très différent en proportions: la portion frontale est réduite et l'on peut admettre que cette réduction correspond à une moindre développement des territoires frontaux de l'écorce cérébrale, territoires qui jouent un rôle important dans les associations mentales. Bien doué pour tous les territoires de la vie végétative, des sens, probablement aussi pour les régions post-frontales où s'effectuent les associations motrices dont dépend en particulier l'usage de la main, le néanderthalien est moins avantagé sous le rapport de la pensée affective. Il existe chez les Noirs d'Afrique et les Mélanésiens une forte saille de la face, et en particulier de la mâchoire, appelée PROGNATHISME, qui n'existe pas chez les Blancs (qui sont ORTHOGNATHES) et ne se rencontre qu'à un faible degré chez les Jaunes. La tête de ceux-là est le plus souvent dolichocéphale (longue) et leur face est plus ou moins prognathe, avec un nez large, aux narines dilatées et des lèvres épaisses et éversées"/André Leroi-Gourhan, L'Homme, races et mœurs.

                          crânes   frontales / crâne occipitale
   "La prééminence des lobes frontaux, intellectuels, sur les lobes occipitaux, dévolus aux fonctions animales, rétablissait toutes distances relatives entre les dolichocéphales germains (ainsi que les dolichocéphales méditerranéens), et les  Noirs Africains"/Claude Blanckaert, L'indice céphalique et l'ethnogénie européenne
     La subdivision des races humaines en anthropologie physique en celles frontales et orthognathes (la race blanche, européenne, dont les Juifs, les Arabes et les Hindous font parties intégrantes, et la race jaune) et en celle occipitale et prognathe (la race noire d'Afrique et d'Australie), qui est facilement observable sur les vivants, est particulièrement illustrative au niveau des crânes du foetus: 
                          http://www.eugenicsarchive.org/eugenics/
  "...le fait essentiel n'est pas dans le phénomène de fusion qui tendrait à faire se compénétrer et fondre toute l'humanité, il est dans une action primordiale de particularisation. Cette particularisation répond au sens même de l'Evolution, qui n'est pas de fondre des hybrides de plus en plus standardisés, mais de créer des formes opportunes. Masses, groupes et individus manifestent, avec les mêmes contraintes, le même effort d'individualisation" /André Leroi-Gourhan, Milieu et la technique, 1945 "...je suis certain que le cerveau et le coeur s'élevèrent ensemble contre la déracialisation, nous nous sentirons envahis d'une insurmontable répugnance à assurer la paix à ce prix. Cette répugnance ou préjugé racial (le préjugé racial sur le Noir aurait pu être celui d'un Esquimau, mais ne peut être notre opinion, peu flatteuse  sur celui-là, car les livres et les photographies parlent, et nous avons les yeux et les oreilles),
la nature nous l'a donnée pour arriver à ses propres fins, l'amélioration du genre humain au moyen de la différenciation raciale"
/Arthur Keith, cité par Robert et Monique Gessain dans
 L'Homme, races et mœurs, 1957
  Pour la cause linguistique de la dépersonnalisation raciale française, sans exemple en Europe, voir la page sur le français de mon blog: épilepsie sublimée  http://epilepsiesublimee.blogspot.com/
   
   On a souvent entendu dire que les différences entre les races humaines ne sont que culturelles. Ces différences sont génétiques et elles concernent autre la forme de visage et de crâne, la taille de cerveau..., le Q.I. (voir le  
site scientifique: Q.I et intelligence humaine https://www.intelligence-humaine.com/ainsi que ce qu'en dit le prix Nobel,  James Watsonet puis Evelyne Heyer , Wiktor Stoczkowski, Yann Merkado, Greg Johnson, Richard McCulloch, Claude Nancy, Richard Millet…)

 Et même, les seules différences culturelles profondes, telles qu'elles apparaissent, cela fait beaucoup de différence, car, en dehors de la culture, il n'y a pas de l'homme: "Nous avons vu que les rapports de l'homme avec ses semblables comme avec le milieu exigent une expression: l'expression est liée à la nature même du rapport humain; elle surgit de ce retard de réaction par quoi nous avons symbolisé la conscience. Dès lors, la culture, envisagée comme ensemble d'expressions, est donnée en même temps que l'homme et ses rapports avec autrui et avec la nature. Elle doit nous apparaître comme un fait spécifiquement humain, dont on ne saurait chercher l'origine ailleurs que dans l'espèce humaine elle-même, justement définie par cette faculté inépuisable d'expression. En effet, toute tentative d'explication de cet état spécifique de culture à partir d'une situation humaine antérieure d'où la culture serait absente, apparaît inévitablement vouée à l'échec: de quelque manière que l'on aborde le problème -- ou plus précisément, le faux-problème --, de l'origine de la culture, on ne peut qu'aboutir à la constatation d'une discontinuité radicale entre l'homme et les autres espèces animales discontinuité qu'aucune biologie ne parvient à réduire". Georges Grania, L'Homme, races et mœurs.  "...La figuration descriptive correspond aux facultés intellectuelles supérieures, exclusivement  humaines. A l'état pur, elle est la restitution de la réalité, le réalisme total. Elle emprunte une part importante de ses moyens aux symboles asymétriques parce qu'elle revêt normalement la forme d'un récit, d'une scène (d'une psychologie).  ...La figuration volontairement abstraite est un phénomène récent. C'est seulement au terme actuel de l'intellectualisation esthétique qu'on parvient à une recherche du rythme à l'état pur, en poésie, en plastique ou en musique. Cette démarche prend assez paradoxalement l'aspect d'un retour (d'une régression) et la figuration musicale ou plastique des "primitifs" africains ou océaniens a souvent servi de tremplin ou de référence aux tentatives abstraites de ces cinquantes dernières années. Cela correspond à une véritable invagination de la perception esthétique, à une plongée dans les sensations élémentaires, celles qui répondent aux parties du système nerveux communes à l'ensemble du monde animal" /A. Leroi-Gurhan, L'Homme, races et mœurs. 
  "L'insatisfaction caractérise, il faut bien l'avouer, le personnage social civilisé dont les rôles sont si souvent impersonnels. Mais l'archaïque ne possède pas cette structure de personne qui permet au civilisé, au moins à des moments privilégiés de son existence, de transcender le personnage qui ne le satisfait pas. ...Dans la relation avec l'autrui, la réaction de l'individu, si elle est consciente, elle n'est jamais immédiate: elle est retardée par le contenu de la relation. Quand la réaction est immédiate, c'est qu'elle est marquée par un automatisme qui évacue la conscience et qui est fait soit d'un réflexe, soit d'un apprentissage. La conscience apparaît, dès lors, comme la possibilité pour l'homme de différer sa réaction grâce à système complexe de relais qui la domestiquent, en quelque sorte, la nuancent et lui permettant une expression indéfiniment diversifiée. L'individu (le Noir d'Afrique et d'Australie) est diffus dans la chose et se saisit ensemble avec les choses. Nous serions tentés de dire aussitôt que le sujet participe aux choses et nous verrions ici une vérification de la fameuse "loi de participation". Mais ce serait déjà commettre une interprétation en fonction de notre propre pensée. Il y a participation pour nous qui constatons cet état de choses trouble et troublant pour notre mental. Mais il y a totalité indivise pour le sujet qui vit indifférencié dans le monde. Et d'ailleurs, que est-il ce monde? Celui de sa perception. Dans les limites de sa perception, non seulement actuelle mais encore "sociale", son monde est celui de son activité. Là où son activité n'atteint pas, c'est "l'autre" monde, le monde des ancêtres disparus, le monde où l'affabulation peut jouer indéfiniment. Diffus dans le monde qui l'environne, comment le sujet parvient-il à s'individualiser? Ce n'est point encore dans son propre corps qu'il parvient à se localiser puisque le corps, on l'a vu, ne se distingue pas, en son essence, du reste de l'univers. Comme toute la nature, le corps est pour le sujet source de mystère, le mystère de la vie. Les limites de l'individualité sont indécises. L'individualité ne s'arrête pas à la périphérie du corps. Il y a ce que Lucien Lévy-Bruhl appelait les appartenances: cheveux, rognures d'ongles, sécrétions, excréments, vestiges de pas, restes d'aliments, ombre du corps enfin appartiennent à l'individu très profondément. En disposer c'est disposer de la vie même de l'individu. De même, les vêtements participent de l'individualité physique de l'individu. Le sommeil qui prive le sujet de la surveillance qu'il peut exercer sur son propre corps est un état redouté: lorsque le personnage cesse de jouer son rôle, le corps est libre d'agir à sa guise et il peut jouer de mauvais tours au sujet. Si, en effet, le sujet ne se saisit  que par projection dans l'autre, les conditions pour le développement d'une pensée réflexive ne semble pas réalisées. Par opposition à la pensée réflexive, la pensée dite primitive est essentiellement opératoire. C'est la pensée de la perception, mais aussi du comportement technique, du comportement esthétique, ou du comportement religieux. De tels comportements ne nécessitent à aucun moment une réflexion expresse"/Georges Grania, L'Homme, races et mœurs, 1957. 
    "...Des femmes noires se réunissent en petite groupe. Elles chantonnent une mélopée plaintive et bientôt se mettent à pleurer à chaudes larmes. Demandez-leur la cause de leur chagrin; elles répondent qu'elles n'ont aucun motif d'affliction, qu'elles pleurent pour s'amuser. 
           Les Nègres ignorent complètement le baiser. 
     Le Nègre, celui même qui a reçu l'éducation européenne n'en retient que le vernis, un décor purement extérieur, qui recouvre, sans l'influencer, la trame intime de son âme rudimentaire. Ce costume emprunté n'est que la mascarade des instincts hérités d'une longue lignée de sauvages et ridiculement déguisés sous des baillons disparates et mal ajustés. 
        Le Nègre est assimilateur, mais non créateur. Il imite comme un acteur qui, honnête et paisible bourgeois dans la vie privée, sait incarner, sur la scène, les vertus d'un héros ou les noirs desseins d'un criminel. Dans la superposition d'étages, que la Psychologie contemporaine a révélés dans l'âme humaine, la conscience supérieure seule, chez les Nègres, paraît atteinte par les impressions extérieurs et par l'éducation. L'ébranlement ne se propage pas jusqu'à la subconscience, qui seule constitue la base solide, le fondement immuable de la personnalité humaine. Chez notre Africain, cette couche subconsciente est, pour ainsi dire, excessivement mince. Nous verrons, par la suite, comment s'engendrent, chez le jeune citoyen des états nègres, certains concepts moraux et religieux. Ce qu'il importe de retenir ici, c'est -- si l'on veut me permettre ces expressions figurées -- la légèreté spécifique du soubassement de l'âme nègre, la médiocrité en quantité et en qualité des faits, idées et dogmes moraux gravés par le conscient dans l'inconscient. La solidité et la puissance de ce substratum moral fait les hommes, les caractères. Y toucher, c'est jeter le désarroi dans l'âme de l'individu et le bouleversement dans la société. Car il faut la puissance de cette personnalité profonde pour imposer une discipline aux actes de l'individu et brider ses réflexes passionnels. Sans elle, la volonté est faible pour le bien comme pour le mal. La force de caractère chez les races supérieures, sa faiblesse chez les primitifs expliquent ainsi, d'un côté, les écarts considérables que nous avons constatés dans la valeur intellectuelle et morale des diverses classes d'Européens, et, d'un autre côté, la quasi-uniformité des âmes nègres, l'insuffisance du caractère n'apportant pas aux divergences individuelles un réactif assez puissant pour les exagérer dans un sens ou dans l'autre. Voilà aussi la clé de cette mobilité d'impressions du Nègre, de cet état superficiel d'idées, d'autant plus faciles à effacer et à retourner qu'elles ont poussé des racines moins profondes dans le sous-sol de l'âme, qu'elles ont rencontré dans le subliminal un terrain moins bien préparé, moins fertile et, en quelque sorte, moins tenace. Vous ferez d'un Nègre un bon menuisier, un bon mécanicien, un bon copiste même; j'en ai connu auxquels (ô aberration!) on avait seriné des éléments de latin, d'algèbre et de géométrie. De tout cela il ne prend que la routine. Il reste un automate savant. Les notions qu'on lui inculque restent stériles, faute de trouver au-dessous d'une mémoire fugace et d'une compréhension superficielle, les éléments inconscients, mais fécondants, qui constituent le génie, le talent ou la simple, mais véritable intelligence. 
      Le Noir reconnait sincèrement la supériorité de la race blanche. Il ambitionnerait d'y atteindre. La vanité l'y pousse et aussi, sans doute, cette impulsion secrète vers le mieux qui sollicite tous les êtres. Il y ajoute une part d'envie irraisonnée. Ses aspirations visent la jouissance, sans en apercevoir ni les conditions ambiantes, ni le prix. Il ne devine pas les ressort réels de notre supériorité; il s'imagine qu'il lui suffit, pour y parvenir, de singer notre costume, nos manières, nos façons de parler. C'est l'erreur constante des inaptes. 
      Nous constatons déjà, à notre époque, l'effet désastreux des procédés trop rapides d'éducation des Nègres. L'inadaptation de l'indigène à nos idées, la perversion que subissent ces idées en passant chez lui, quelquefois la détraquement de son cerveau en donnent des preuves manifestes.
    Nos idées, de même que nos coutumes, ont été conçues sous d'autres climats, dans des conditions sociales toutes différentes. 
       En réalité, l'esprit humain perçoit et apprécie seulement ce qui est dans un rapport très voisin de l'unité avec la masse de concepts antérieurement acquis. Cela explique pourquoi les acquisitions et les changements sont d'une extrême lenteur, puisque tout contact avec un objet nouveau n'ajoute au langage déjà possédé qu'une fraction infiniment petite de sa valeur. Cela implique aussi cette conséquence: que l'accélération du progrès est d'autant plus grande que l'acquis antérieur est plus considérable. Or notre indigène, avec sa mince pacotille d'idées primitives, n'est frappé que par le côté tangible de ce dont l'essence lui échappe. Si vous voulez qu'il vous comprenne, n'excédez pas le cercle étroit de son entendement. Il vous est -- je ne dis pas: complétement possible, mais -- moins difficile de vous resserrer dans ces limites qu'à lui de les outrepasser.
    Tel a été, sur ces primitifs, l'effet d'une éducation généreuse, mais maladroite. L'expérience, hélas! n'a convaincu personne. On s'est contenté de changer la façade. Et pourtant les principes enseignés, on ne peut plus louables d'ailleurs, non moins que la méthode d'enseignement, sont parfaitement innocents de ce résultat inattendu. La cause en est à la rencontre dans ces âmes dissemblables des nôtres, de deux groupes d'éléments incompatibles: d'une part, noyau de concepts simplistes, hérités et façonnés dans un milieu primitif et barbare; d'autre part, masse écrasante d'idées hautement complexes, filles de civilisations antiques et étrangères. 
   La dissemblance des conceptions, des sentiments, et, si je puis dire, de la conformation intellectuelle et morale tout entière est telle qu'il n'y a qu'un nombre extrêmement restreint de points de contact entre les deux mentalités. Ce n'est pas seulement une différence de grandeur, mais une différence de structure. Ce n'est sont pas, géométriquement parlant, des figures semblables, superposables sur une partie de leur étendue, mais des figures différentes, sans angles ni lignes communes et pouvant avoir seulement par pur hasard des portions de surface applicables.
 Tels ces médicaments qui, séparés, sont bienfaisants, et qui, combinés, donnent naissance à un poison dangereux". /Adolphe Louis Cureau
Les sociétés primitives de l'Afrique équatoriale.

  

 L'ETUDE PSYCHOLINGUISTIQUE DES LANGUES NEGRO-AFRICAINES 
 "La marge septentrionale de l'Afrique noire, la limite d'ordre climatique, entre le Sahara et la zone sahélienne, oscille sans cesse au cours des temps..., remontant très haut dans le désert au moment des grandes phases pluviales, reculant vers le Sud lors des périodes arides intermédiaires, qui provoquèrent l'extension géographiques du grand désert" /H. Alimen, Beaux-arts, clartés "Il y a 4000 ans les Bantou entament une longue migration vers L'Afrique centrale de leur foyer qui se situe au sud de la rivière Bénué, sans doute poussés par l'aridification du climat et le développement de l'agriculture et d'élevage qu'ils rejettent et ils n'atteignent le Sud du continent qu'aux XVIème et XVIIème siècle"/Sérioepopulation -- OCDE https://www.oecd.org/fr/csao/publications/38410200.pdf
  Comment parler de la diversité et de l'altérité, dans le sens positif du terme, dans le cas de mélano-africains, qui ont gardé le mode de vie paléolithique, et qui n'ont jamais su inventer, même pas, la roue.

                                                   1.
  Dans son livre "Aperçu sur les structures phonologiques des langues négro-africaines", Denis Creissels dit: "Comparées aux langues parlées dans d'autres régions du monde, les langues négro-africaines se remarquent par les restrictions généralement très fortes qu'elles imposent quant aux possibilités d'admettre des syllabes fermées. Une proportion importante de ces langues ignorent totalement les syllabes fermées ou ne les connaissent que de façon marginale. Et dans les langues admettant des syllabes fermées (sous l'influence de l'arabe, au nord-ouest et à l'est de l'Afrique), leur inventaire est souvent très réduit par rapport aux syllabes ouvertes". Ces syllabes-ci, quand elles ne sont pas constituées d'une seule voyelle, se terminent le plus souvent avec deux voyelles ou avec double voyelle qu'elles ne commencent avec deux consonnes. (Ce qui fait que la prépondérance de voyelles dans ces parlers est à peu prés égale à la prépondérance de voyelles dans les seuls parlers australiens). Les consonnes, employées plus fréquemment que l'ensemble d'autres groupes de consonnes, sont toutes les deux bilabiales: mb, mp; ou apicolabiales: nt, nd; vélaires: kg..., ou l'une est bilabiale et l'autre est labiodentale: bv, mv, mf... Elles paraissent imprononçables pour nous quand elles se trouvent au début de mot (et elles s'y trouvent souvent), parce que leur émission se fait de la même partie (ou des paries voisines) da la bouche. Dans le cas d'autres consonnes, assemblées par deux ou, plus rarement, par trois, dont l'articulation se fait par l'appareil phonique un peu plus sollicité, là non plus, il n'y s'agit jamais de la composition complexe de phonèmes dont les langues de l'homme blanc abondent. (Pour avoir un aperçu de l'état phonétique d'une partie de ces parlers, voir: Alphabet des idiomes gabonais, l'Abbé A. Walker sur Persée https://www.persee.fr/doc/jafr_0037-9166_1932_num_2_2_1531   
  La monotonie vocale que produit la répétition immuable de la syllabe ouverte s'amplifie, d'une part, par plusieurs voyelles qui s'y trouvent (qui font de la fanfare) et, d'autre part, par l'assemblage au commencement de la syllabe de ces consonnes, la prononciation desquelles se fait sans aucun passage d'air: mb, mp, nt, nd, kg, bv, mv, mf... 
    Pour la transcription phonétique d'un de ces parlers (kongo), voir Les Bakongo,
 http://www.kaowarsom.be/documents/MEMOIRES_VERHANDELINGEN/Sciences_morales_politique/Hum.Sc.(IRCB)_T.VII,1_STRUYF%20I._Les%20bakongo%20dans%20leurs%20l%C3%A9gendes_1936.pdf
                                            
                                                                          2.
   Dans les idiomes bantous qui sont parlés sur toute la ceinture équatoriale et dans, à peu près, toute la partie subéquatoriale du continent africain, presque tous les mots dans une phrase,  pour s'accorder avec le nom en préfixe et en nombre, prennent de manière plus ou moins régulière une quinzaine de préfixes  différentes que portent les noms, lesquels, tous, sont sériés en une vingtaine de "classes nominales". Une phrase comme celle-ci: "Nos belles/bonnes (c'est un seul mot en ces parlers) choses sont finies", et son pendant où tous les mots sont en singulier se dit en kongo: bi:ma bié:to biboté bia biwi:di; et puis: ki:ma kié:to kia kiboté kiwi:di. J'avais choisi cet exemple de parler et de phrase entre beaucoup d'autres exemples pour la raison de faire de continuité de la citation, parce que l'auteur qui m'a offert cette phrase, dans son texte, dit: "...l'attribut de "primitivité" qui frappe de nos jours les peuples dont on ignore le plus souvent les richesses culturelles et la langue"; puis, à la fin, il s'y contredit ou il s'y fait contredire par le sujet qu'il traite, le parler, les parlers, de sa race, telles qu'ils sont: "Les classes nominales..., c'est la redondance assurant l'équilibre et la cohésion syntaxique de la chaine. Leur fonction mémorielle dans la mesure où chaque schème constitue un schème phonique; c'est ce qui peut entrer en accord avec le fait important de l'oralité"/François Lumwamu, Sur les classes et le nombre dans une langue bantoue.
  Notre mental à nous, les Blancs, qui, dans la création de nos langues, c'est donné beaucoup de choix, trouve très révolue l'époque (en l'âge de pierre, peut-être) de la correspondance avec le mental qui, pour se créer des langues, ne se voit d'autre choix que "la redondance" ou le déséquilibre, que "l'oralité" ou la surface de la lune. Profiler les mots, faire leur face avec l'élément syntagmatique ("l'accord nominal") et non avec leur propre élément, celui sémantique, les faire coloniser par celui-là, en quelque sorte, comme c'est le cas avec les "classes nominales", c'est transposer en langue le préposé collectif que le locuteur de ces parlers se fait à la place de son moi non-individualisé. Il y avait si peu de mots, et tous très concrets, dans ces parlers dans lesquels, initialement, toute la lexique nominale comportait, les seuls, les mots qui thématiquement correspondent aux classes nominales à lesquelles ils appartiennent respectivement, parce que la raison d'être de toute sérialité se trouve dans le peu d'éléments disponibles à sérier. (1ère classe indique: la personne, les liens familiaux..., 2ème: les personnes..., 3ème: la plante..., 4ème: les plantes..., 5ème: l'animal..., 6ème: les animaux..., 7ème: la partie de corps..., 8ème: les parties de corps..., 9ème: la chose..., 10ème: les choses..., etc. Parmi ces notions concrètes, une seule classe, souvent la 14ème, indique (combien imparfaitement, parce qu'au moyen de mots concrets): les choses abstraites, et trois ou quatre dernières classes sont une sorte de locatif et elles indiquent: la place. Qu'il y ait eu extrêmement peu de mots dans ces parlers, à l'origine, cela a été confirmé ultérieurement par le fait que d'autres noms ont fini par se trouver dans les différentes classes sans leur correspondre thématiquement. Les "classes nominales" sont apparues et elles sont toujours en usage pour nous rappeler l'anormalement petit (ancien) fond lexical de ces parlers (le nouveau n'est pas beaucoup plus grand), duquel elles ont émergé et lequel elles reflètent. Le mental qui les avait créées, ne sachant pas faire des exploits riches, il sauvegarde, pour s'en vanter, les seuls exploits dont il est capable de faire, les exploits pauvres.

                                                                        3.
   Le nombre  de parlers subsahariens, exprimé par un chiffre exagérément grand, de 1500, s'effondre aussitôt qu'il soit évoqué -- quand on sait que, par exemple, de 1200 langues parlées en Afrique de l'Ouest, 20% de la population parle 1030 langues, avec entre 200 000 et quelques dizaines de locuteurs par l'idiome. (Voir l'article de l'OCDE déjà mentionné). Et que "Malgré la similitude d'idiomes de Noirs, il est remarquable que les peuplades ne se comprennent pas entre elles. Il faut un esprit moins superficiel que celui du Noir pour en découvrir l'identité de grammaire et de syntaxe"/Dr AD. Cureau, Les sociétés primitives de l'Afrique équatoriale. 
   Faire exister l'adjectif et l'adverbe de manière, pour rendre grâce au langage et pour faire varier les catégories lexicales, telles que le nom, le verbe, l'adjectif, l'adverbe... -- pourtant, cela ne se fait pas dans les parlers négro-africains, parce qu'il n'y a presque pas, ou pas du tout, d'adjectif et d'adverbe (de manière). Ces mots qu'indiquent la qualité et la manière ne s'y trouvent pas, et par conséquent le sens de la qualité et da la manière est inconnu à leurs locuteurs. 
    C'est encore un nom et parfois un verbe (avec leur sens propre, ou avec plusieurs sens très divergents que les Noirs confondent habituellement) qui est employé, à l'aide des prépositions de coordination (en swahili, pour dire "eau chaude", c'est: ma-ji j-a moto, littéralement: "eau de feu" -- dans le cas de plusieurs noms de suite, la préposition est répétée. En sotho, "délicieux petits oeufs blancs se dit: mea a manyane a mesoueu a mabose, litt.: oeufs du petit du blanc du beau/bon) ou juxtaposé, quand on veut exprimer le caractère d'un nom, pour encombrer de noms le langage et pour rendre celui-ci redondant d'encore une autre façon que celle phonétique. La place de nos adverbes de manière est occupée par les verbes (encore des verbes) dont le sens est très éloigné de sens de ces adverbes. En tsouana, "nous allons souvent...", c'est: re-atsa go-ya..., litt.: nous augmentons aller... -- "il parle déjà", c'est: o-setse a-bua, litt.: il reste parler...

  Ces parlers, exclusivement orales, lesquels, depuis que l'écriture existe chez deux autres grandes races humaines, font que leurs locuteurs ne soient pas en phase avec l'humanité une fois de plus (après qu'ils ne l'aient été au Néolithique quand ils avaient "rejeté l'agriculture et l'élevage") -- ils ne seraient jamais écrits. 
  On n'écrit pas en langues parlées, pour ainsi dire, périmées qui, avec leur unique moyen d'expression, l'oral, sont passés la date de leur validité, il y a quelques milliers d'années, au niveau des races humaines. Aucun linguiste (africaniste) blanc ne se trouve pas étonné du fait que ces parlers,  sur l'ensemble du continent africain qu'habitent les Noirs, soient non-écrits. Or cette lacune de toute une race humaine, à l'échelle de l'individu, équivaut au retardement mental. Tous, ils essaient de combler cet lacune en évoquant soi-disant riche littérature orale de cette race, qui en réalité n'est qu'une littérature récréative. 

       Un observateur impartial (non universitaire) de ces parlers, obligé à s'enthousiasmer sur un rien, faute de mieux, quand, ravi, il trouve quelques rares parlers négro-africains dans lesquels l'adjectif n'est pas en très petit nombre, de 5, ou inexistant, mais en nombre de 10 par exemple, parmi lesquels, de surcroît, figurent les adjectifs: "beau/belle" (il n'y a pas de genre dans ces parlers) et: "bon/bonne" -- il voit son émerveillement à bon marché le quitter et faire place à son ahurissement quand il constate que ces deux mots (quand ils ne sont pas empruntés à l'arabe ou à une des langues européennes) sont dans tous ces rares parlers qui les tolèrent un seul mot. En houssa: "kya", en sango: "nzo", en swahili: "-zuri", en kongo et en lari: "-té", en tsouana: "-ntle", en zulu: "-hle", en shona "akanaka"... Les mots (le) beau et (le) bon, avec leur sens particulier à chacun, galvanisent l'un l'autre lorsqu'ils expriment le double l'ultime idéal de l'humanité, tandis que confondus en un seul mot, ils sont privés non seulement de force de galvanisation mutuelle, mais aussi de toute dynamique qui existe entre les mots différents et ils ne disent plus rien. 
Le ouolof, le sotho, le mongo... n'ont absolument pas d'adjectif. Le zulu en possède onze. Le bafia en a trois...  "Parmi les langues subsahariennes, un exemple typique..., est celui de l'igbo, avec une classe d'adjectifs comportant en tout et pour tout les quatre couples d'antonymes: grand/petit, nouveau/vieux, bon/mauvais et clair/sombre. ...Il est remarquable que généralement les langues subsahariennes ne connaissent que de manière très limitée l'utilisation adverbiale de formes adjectivales ou morphologiquement dérivés d'adjectifs. Par exemple, le bambara a en tout et pour tout quatre mots comparables à nos adverbes de manière obtenus en combinant un lexème adjectival à un préfixe "ko-", probablement à rapprocher du nom "ko", "chose (abstraite), affaire". Il existe ainsi konyuman "bien", formé à partir de nyuman "beau, bon < nyi "être beau ou bon". ...De ce qui précède on peut conclure que les faits des langues subsahariennes vont généralement dans le sens d'une dissymétrie marquée entre les catégories lexicales. ...Dans aucune  des langues sur lesquelles j'ai eu l'occasion de travailler il n'existe la possibilité de catégories syntagmatiques en fonction de compléments d'adjectifs au sens stricte du terme"/D. Creissels, Adjectifs et adverbes dans les langues subsahariennes. "C'est une particularité typologique de ces langues, quelle que soit la famille génétique à laquelle  elles appartiennent, d'avoir des possibilités d'expansion de l'adjectif très limitées, au point que la notion même de "syntagme adjectival" ne présent guère d'intérêt pour la description des langues négro-africaines. ...il est généralement impossible d'y trouver des constructions qui seraient syntaxiquement comparables à ce que l'on a en français dans: "un projet difficile à réaliser", "un travail nuisible à la santé". 
    Dans aucune de ces langues, je n'ai rencontré, même à un degré moindre de développement, des procédés d'expression systématique de la distinction entre le procès qui inclut et le procès qui au contraire n'inclut pas la notion de franchissement d'une borne qui évoque l'aspect (perfectif et imperfectif) au sens donné à ce terme en linguistique slave. Dans les langues négro-africaines comme par exemple dans les langues romanes, il s'agit de distinctions qui découlent fondamentalement du contexte et peuvent, le cas échéant, apparaître dans la dérivation verbale, mais qui, à la différence de ce qui se passe dans les langues slaves, ne sont pas nécessairement codées au niveau de la morphologie verbale. 
    Des  phénomènes qui ne sont pas sans évoquer le comportement de il ou de ça "impersonnels" en français apparaissent dans les langues bantoues. Mais leur analyse n'est pas évidente, et il est difficile de dire jusqu'à quel point peut être poussée l'analogie avec l' "impersonnel" des langues d'Europe. Il semble certain en tout cas qu'en Afrique de l'Ouest bon nombre de langues n'ont rien qui ressemble de près ou de loin aux constructions traditionnellement désignées comme impersonnelles.

    La tradition grammaticale suggère que le passif est le mécanisme de voix par excellence, celui qu'on doit s'attendre à trouver dans toutes les langues. Les langues négro-africaines montrent qu'il n'en est rien: les exemples du peul et du tsouana montrent qu'un certain nombre de ces langues ont une morphologie du passif, mais beaucoup d'autres l'ignorent. Un cas particulièrement intéressant est celui du ouolof. Cette langue a, en effet, un inventaire particulièrement important de morphèmes de voix, or il n'est pas possible de reconnaître en ouolof une transformation passive"
/D. Creissels, Description des langues négro-africaines et théorie syntaxique. "En bambara et en soso (appartenant au grouppe de parlers de nord-ouest africain, nommé mandé, qui, avec le grouppe de parlers de l'Afrique centrale: adamaoua-oubangi, le seul du macro grouppe de langues niger-kongo n'a pas de "classes nominales"), les pronoms personnels ont une forme unique quelle que soit la fonction qu'ils occupent dans la phrase, et leur position y est invariablement identique à celle des groupes nominaux, correspondants. Autrement dit, il n'y a rien qui ressemble à la différenciation que font les langues romanes (dont le français) entre plusieurs séries de pronoms, dont certaines (les pronoms clitiques) occupent des positions spéciales. "Il ne le lui a pas donné" se dit: a ma a di a ma (il, le, lui, c'est: a, a, a). C'est aussi la même forme des pronoms personnels qui s'utilise en fonction de complément de nom, ce qui veut dire que la notion d'adjectif ou déterminant possessif n'a aucun sens pour la description de ces langues. "Son chien", c'est: a ka ouulu, "le chien de lui/elle"/D. Creissels, Présentation de quelques langues ouest-africaines. 
   "Le désintérêt pour le temps – désintérêt ou fatalisme ? – se traduit par l’absence de mot désignant le temps qui passe, avant l’emprunt de taŋ b- au français. Le ouolof dispose de plusieurs termes pour désigner : · Des durées ou quantités de temps : ouaxtu b- (heure, moment – emprunt à l’arabe), saa s- (instant  emprunt à l’arabe), diir b- (temps écoulé, instant), yàgg b- (durée), yàggaay b- (longue duree, pérennité), · Des époques : demb j- (passé, Histoire, mais aussi hier – adverbe), ëllëg g- (avenir), mais ëllëg s- comme suba s- (lendemain) ou jamono j- (époque, emprunté à l’arabe) ; · Le temps disponible, celui dont on dispose : jot g- ou le temps qu’on n’a pas : tal nga lekk ? (as-tu l’épaisseur de temps de manger ? ·  as-tu eu le temps de manger ?) ; · Le temps qui survient : midi jot na (il est midi, midi est passé)… Mais le temps abstrait, le temps qui passe, le temps en tant que tel, semble étranger à cette langue…"  /Dominique Sarr, Structure de langue, structure de pensée. 
   En zoulou, on dit toujours: "mon père, ta soeur...", car les noms désignant  les personnes d'une famille  y sont des noms propres, uniquement. Dire" le père d'un enfant" est impossible dans ce parler. En sango (issu de ngbandi), les verbes "aimer, chanter..." se disent . S'occuper du psyché humaine, en sango, comme dans tous les parlers négro-africaines, c'est y rentrer très peu en détail. Le sens de ce verbe  est aussi celui de: "desirer, vouloir..." Or, quand on traite le "psyché" de la manière la plus sommaire possible, lui, qui veut se montrer à nous avec ses nuances infinies, si non il meure ou il se transforme en chose, ce qui relève du même -- ce n'est pas un hasard que ce même verbe est aussi  le substantif qui signifie "chose matérielle, objet". Un tel brouillard de mots et une telle collision de sentiments, dans un mot, ne promet pas que l'affection humaine la plus solide, celle d'amour propre, elle-même, puisse se situer au niveau lexical dans quelque chose d'infiniment enroulé et intangible, comme "le moi" ou "le psyché", mais qu'elle se situe au bout de rouleau: "s'aimer" se dit yé tère, litt.: aimer corps. Les mots: "pensée, idée, réflexion, réfléchir...", c'est bi-bé, litt.: nuit coeur. "Penser", c'est ha (litt.: ouvrir) ou da-bé (litt.: cet endroit/le local coeur). Le mot "sans" n'y existe pas. Le mot "écrire" se dit suru mbéti, littéralement: déchirer, lacérer papier. Il semble que le mot "écrire" a été créé à l'image de scarification...
 Propre à la langue est de symboliser, de "jeter ensemble" (du grec "sumboleîn") dans la tête de l'homme et dans son action, la chose et le mot. La langue ou la parole, c'est le symbole (du grec "simbolon"), "le signe de reconnaissance, formé par les deux moitiés d'un objet brisé (la chose et le mot) qu'on rapproche"/Vocabulaire technique et critique de la philosophie. Or, trop peu de caractérisation formel du symbole (les mots différemment accentués qui prennent différents sens, les idéophones, les mots rédupliqués...), ou trop grand éloignement de celui-ci, voir son absence (les mots indiquant les généralités et les choses abstraites, inexistants ou trop concrets et faits à la moule du corps humain, quand ils ne sont pas un fourre-tout polysémique des mots concrets). Tous ces mots employés dans ces parlers, à côté d'autres mots, ceux qui par nature indiquent les choses concrètes -- c'est, dans la parole, beaucoup trop la chose et pas assez le mot. Ce qui fait qu'aucun de ces langues n'est pas assez langue, l'essentielle chose symbolisante de l'homme, ce de quoi l'homme est fait. 
 "~~"Yaram wi neexul" (le corps n'est pas agréable~il/elle n'a pas toutes ses facultés mentales, il n'a pas toute sa tête) ce que le français rattache à l'esprit, ou physiquement au cerveau, à la tête ~ fait clairement partie du corps global ouolof"/le même texte précédemment cité de Dominique Sarr. 
 "~~ Dans de nombreuses langues africaines, l'expression de l'espace, du temps et de notions abstraites recourt aussi à des noms désignant des parties d'un corps. ...en tupuri, l'espace, le temps et certaines notions abstraites et arguments énonciatifs (l'absence, la causalité, la simultanéité d'événements, , l'explicitation, la raison) s'expriment à partir des mêmes termes que ceux conceptualisant la perception physique d'un corps (humain ou non). La récurrence des formes dérivées de noms de parties d'un corps avec leurs multiples sens et emplois syntaxiques (...un corps éclaté tout au long de la chaîne parlée) illustre une certaine tendance synthétique de la langue"/Suzanne Ruelland, Je pense et je parle comme je suis.
    "...le corps global" (du Noir), et "...le corps (du Noir) égale "la synthèse, la langue synthétique". Ces mots clés de deux textes desquels quelques lignes viennent d'être citées et peut-être les mots clés de toute la linguistique africaniste, mais, certainement, la raison d'être de la vogue française multiracialiste d'enveloppe corporel que l'Afrique noire produit exclusivement comme l'homme -- c'est un emploi erroné des mots et une pensée insuffisante. Car "le global", cela ne peut pas être le corps, qui, au contraire, n'est que de l'extrême partiel. A l'homme, il lui en faut deux, comme dans le symbole, pour en faire du global. D'autre part, le corps en lui-même, puis le corps qui se démène dans la langue, là non plus, ce n'est pas deux mais un, et il n'y a rien à "jeter ensemble", à symboliser. 

    "L'identique ne se définit pas plus par la négation de la différence que la différence par la négation de l'identique. Il y a deux concepts qui s'impliquent et qui sont la définition fondamentale de la pensée. Il est à noter cependant que l'identique est privilégié par rapport à la différence: la différence pure est impensable.  
   Le terme d'idéalisme n'est vague que pour la pensée déréglée, pour la pensée qui ne sent pas le besoin de rallier ses éléments en des synthèses systématiques, et de proche en proche d'aller ainsi jusqu'à un centre organique. Il est très précis au contraire pour la pensée philosophique. On peut la définir, et on l'a défini: toute doctrine qui donne à la pensée un avantage sur les choses et qui considère l'esprit, le sujet, comme privilégié par rapport au monde, à l'objet.
       Il est difficile de concevoir qu'un idéal n'implique pas, de quelque façon, l'obligation de le réaliser. La pensée de l'idéal est toujours, -- plus ou moins, -- la négation de la réalité défaillante, insuffisante, au profit d'une réalité meilleure et plus pleine. Dès lors comment ne pas faire sortir l'impératif du normatif? On peut certes maintenir la différence, mais seulement dans l'analyse abstraite et théorique. Or précisément, nous sommes là en présence de notions dont l'analyse, si elle reste abstraite et strictement théorique, laisse échapper tout le contenu, car ce sont des notions pratiques. Elles ont une signification essentiellement dynamique. L'idéal est par nature moteur.
      Pour les universalistes, l'individu n'est pas une fin, mais un moyen, une partie, un élément du Tout. Ce tout, c'est la société générale des esprits, dont la famille, la nation, l'humanité, sont les aspects divers et fragmentaires. L'universalisme est la suite, tantôt d'une inspiration métaphysique (Hegel), tantôt d'une sorte de mysticisme sociologique (Comte); on le trouve rarement chez les philosophes qui ont souci, même modéré, du psychologique"/Louis Boisse, Vocabulaire technique et critique de la philosophie.
 “C’est en cela que réside le péché principal de la civilisation européenne contemporaine. Elle tend à niveler et à supprimer toutes les différences nationales individuelles, à introduire en tout lieu des formes de vie, d’organisation socio-politique, et des conceptions identiques. Elle détruit les fondements spirituels propres à la vie et à la culture de chaque peuple, mais elle échoue à les remplacer par d’autres fondements spirituels, et ne peut qu’imposer des formes extérieures de vie quotidienne, qui ne reposent que sur des bases matérielles utilitaires et rationalistes. La civilisation européenne cause ainsi une inimaginable dévastation de l’âme des peuples européanisés; elle les rend stériles du point de vue spirituel, et indifférents et cyniques du point de vue moral. L’avidité démesurée pour les biens terrestres et l’arrogance pécheresse sont les attributs inévitables de cette civilisation. Elle avance inexorablement vers une nouvelle Tour de Babel. …un Japonais et un Allemand (un Européen et un Noir africain, ou un chrétien et un musulman, ma remarque) ne pourront trouver un terrain d’entente que dans le domaine de la logique, de la technique et de l’intérêt matériel, alors que tous les autres éléments et ressorts de la culture s’atrophient peu à peu. Mais il serait faux de croire que le nivellement des cultures apporté par le simple suppression de leur partie spirituelle abolisse les barrières et facilite la communication entre les êtres humains. La “fraternité des peuples” payée au prix de leur dépersonnalisation spirituelle n’est qu’une ignoble fraude. Nulle fraternité n’est réalisable lorsque sa pierre angulaire est faite d’intérêts matériels égoïstes, que la technique du fait même de son existence, introduit compétition internationale et militarisme, et que l’idée même de civilisation internationale engendre l’impérialisme et le projet de domination mondiale. La suppression de la dimension spirituelle de la culture ou sa relégation à une place secondaire ne peut aboutir qu’à une dégradation morale et au développement de l’égoïsme personnel, ce qui loin de supprimer les difficultés de communication entre les hommes, ne fait que les renforcer et approfondit l’hostilité entre différents groupes sociaux, y compris dans le limites d’un même peuple. Telles sont les conséquences inéluctables de l’aspiration à une civilisation internationale et universelle, et ces conséquences montrent clairement que cette aspiration est pécheresse et hostile à Dieu./LN.S.Troubetzkoy, L'EUROPE ET L'HUMANITE
/ La graphique en tête de page, Téa Lobjanidze 



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Arthur de Gobineau                                                   "Quiconque pense philosophiquement                               ...